JEAN-FRANÇOIS DUBUT , (? – 1778)

Bureau plat et cartonnier d’époque Louis XV

Ce bureau plat en marqueterie d'amarante et bois de rose atteste du plus pur style Louis XV. Le plateau du bureau est gainé de cuir, la ceinture ouvre par trois tiroirs et repose sur des pieds galbés avec une ornementation de bronze ciselé et doré. Le fond de la ceinture où se trouvent les tiroirs est en bois de rose, marqueté dans des encadrements de bois d’amarante. Un même décor court sur les côtés de bureau. Il y a une entrée de serrures pour chaque tiroir et des ornements en bronze doré entre les tiroirs. Les hauts des quatre pieds galbés sont ornés de volutes, et de feuillage d’acanthe en bronze doré avec des sabots aussi en bronze doré. Le cartonnier, en même en marqueterie d'amarante et bois de rose, est muni de dix casiers, comprenant chacun un cartonnier en maroquin. A l’estampille de l’ébéniste, s’ajoute le poinçon de Jurande des Menuisiers Ébénistes (JME) qui est une communauté d'artisans chargée de contrôler le travail des artisans parisiens de cette corporation. Elle est effective durant la seconde moitié du XVIIIe siècle (de 1751 à 1789). Une fois le travail de l'artisan ou de l'ébéniste validé, les jurés apposaient leur poinçon (JME) et percevaient la taxe. Ce système monopolistique garantissait la qualité des oeuvres.

Jean-François Dubut (? – 1778), est un fabricant et marchand d’ébénisteries français très actif sous le règne de Louis XV. Installé à Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, « près de la grille des Enfants-Trouvés », il réalise des oeuvres d’une très grande qualité aussi bien pour une clientèle française qu’étrangère. Artisan privilégié du Roi, cet ébéniste possédait le droit de marque sans avoir, semble-t-il, la maîtrise. Excepté les laques et les vernis aux décors extrême-orientaux, l’ébéniste emploie également les placages en feuilles et les marqueteries de trophées ou de fleurs. On les retrouve sur des meubles classiques, de la commode au secrétaire. Il laisse aussi derrière lui plusieurs modèles Transition et Louis XVI plaqués d’acajou ou de satiné. Il se présente enfin comme le spécialiste des secrétaires de dames. Après son décès, la vente publique organisée certifie de l’étendue des ouvrages réalisés. Le catalogue de la vente publique du 11 mai 1778 atteste de : « bibliothèques, secrétaires en armoire unis et à cylindre, tables à la duchesse, vide-poches, tables ovales et rondes, à gradins et à cylindre, tables dites mignonnettes, tables de nuit, bureaux, encoignures, commodes, chiffonnières, toilettes, paravents, écrans, le tout en bois des Indes ». Il employa pour signer ses ouvrages deux poinçons différents, dont l’un frappait son nom I. F. DVBVT à l’antique, et l’autre imprimait J. F. DUBUT en caractères modernes. La pièce la plus remarquable que l’on connaisse de lui est une table en bois de placage qui a fait partie de l’ancienne collection Jacques Doucet et dont l’ornementation comporte deux mascarons souffleurs placés au milieu des principales faces de la ceinture.